Tu sais mon vieux…enfin, je pense qu’on est tous presque toujours en train de compenser. Je te regardais aujourd’hui te battre avec tes dépendances, avec ta conscience pis tes vieux réflexes pis je me suis reconnu. Je me suis vue moi-même essayant de me débarrasser de mon armure, tu sais ces petits gestes et ces habitudes qui nous protègent du monde extérieur (celui-ci étant hostile puisqu’il nous rappel trop notre intérieur) et qui vandalisent nos relations en nous érodant le cœur. C’est à ce moment que j’ai ressenti de la compassion, réalisant d’un seul coup à quel point on compense tous d’une façon plus ou moins importante pendant que la terre et le temps continuent de tourner.
C’est surtout la cigarette, cette vielle amie salope qui nous transforme en vieillard jaune et goudronneux tellement on l’aime et la consomme. Le pot aussi, la petite pipe, le buzz, le recul quotidien, la bonne humeur en gramme, l’acceptation de tout, même des responsabilités, la bonne boucane verte. Je me suis souvenu combien jeune t’avais commencé à consommer, pis de façon régulière en plus. J’ai alors pensé : « ya quelqu’un qui n’a pas fait sa job je crois ». Je pense que ce n’est vraiment pas normal de fumer du pot pis des cigarettes aussi souvent à cet âge là. D’accord pour en faire l’expérience à l’occasion mais de la à en faire un mode de vie et presque une raison d’être, ya une absence d’autorité de la part de celui ou celle qui doit l’appliquer. Ya un manque flagrant de présence morale, un manque d’exemple, de modèle. C’était qui tes modèles quand t’étais confiné dans la cave avec ta table de cuisine à toi, ta friteuse, ta petite télé pis ton fauteuil? Les Simpson, Henri pis sa gang, South Park? Pis tout les films que tu regardais, The Doors, Fait à l’os, cannabis 101? On s’est trouvé nos propres modèles avec ce qu’on avait de disponible. Moi aussi c’était des personnages de films, des vedettes de rock ou des poètes soûlographes.
Aujourd’hui, on apprend qu’on ne doit se fier qu’à nous même pour tracer notre code moral et construire notre bonheur mais pourquoi on ne nous l’a pas dit avant?! Pourquoi personne nous à enseigné à extraire notre propre vérité? Je pense que c’est génétique. C’est une ignorance qui se transmet de génération en génération en accumulant l’abrutissement de nos modèles collectifs tout en nous coupant de nos maîtres particuliers qui eux-mêmes agissent de la sorte à cause de modèles manquants. Nous somme déconnectés et flottants, arbitraires et disparates. Ce n’est pas une attaque envers nos parents (quoi que je ne pense pas qu’ils me lisent) ni envers les autres parents, c’est plutôt un appel ou un rappel que la tâche la plus importante d’un parent ou d’un modèle, qu’il soit collectif ou particulier, c’est de projeter l’image de ses propres idéaux, d’appliquer ses idées sur le monde, d’agir selon ses convictions et d’être suffisamment présent pour que ses enfant ou élèves ne ressentent pas le besoin de puiser dans les médias pour apprendre sur la vie. « Fais ce que je dis et non ce que je fais », c’est de l’ostie de marde!
…c’est avec une émotion lacrymale pourpre de contradiction que je te sacrifie mes pensées ce soir. Et je les sacrifie en l’honneur de nous tous qui maintenant avons le pouvoir de leurrer l’aurore. Nous pleurons rond de larmes mais levons nous et vivons! Nous dormons rouge de lave mais veillons!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire