Mi-mai

vendredi 28 mai 2010
Bon, pourquoi pas un petit segment « journal » dans Le journal du bocal? Je n’ai pas d’inspiration mais j’ai le goût d’écrire faque… pis après tout, ça sert à ça un journal.

Mi-mai, j’ai recommencé à travailler à plein temps pour de bon, jusqu’en décembre. Ça presque pas paru, ça même pas fait mal, juste un léger inconfort. Mon frère, qui est aussi mon partenaire de travaille, traîne avec lui sa canne à pêche et la laisse dans le char de la compagnie. Comme on fait souvent des jobs aux abords de lacs ou de rivières, on prend notre heure de lunch sur le quai du client en taquinant les poissons du coin. Le bilan des deux dernières semaines : une truite grise, une moucheté et l’observation de cinq ou six gros achigans endormis à faible profondeur. Mis à part la faune aquatique, il y a la faune terrestre. Aujourd’hui, on a vue une grosse tortue, des traces d’orignal et cueilli six gousses d’ail des bois. Durant mes dix années de travail, j’ai aussi eu la chance de regarder un orignal, des chevreuils à profusion, des renards, un coyote, tout les oiseaux que je ne prendrai pas le temps de nommer et les animaux domestiques (jamais d’ours et c’est très bien comme ça!). Job de rêve vous dites? Peut-être, mais ce n’est pas la scène.

Parlant de scène, on prépare présentement notre show de samedi prochain, Le BBQ du bonheur II à Lachute. Première prestation du groupe à l’extérieur de la Petite-Nation. On fait notre générale jeudi. Ce sera un set d’une demi-heure parmi d’autres groupes et artistes dans le cadre d’une levée de fond. On est prêt, on est à l’aise et confortable avec nos tounes. On joue aussi la fin de semaine d’après. Deux compos et une chanson de Pink Floyd (Coming back to life, qu’on va devoir apprendre en deux pratiques!), encore une fois dans le cadre d’une levée de fond. En plus, on a l’enregistrement de notre démo à terminer et notre porte-folio à préparer. C’est fou! On n’a même pas le temps de répéter les premières chansons qu’on a arrangé. J’imagine que c’est bon signe. Beaucoup d’opportunités. Ya même un gars qui nous a proposé de nous faire jouer dans plusieurs bars rock et festivals cet été. Je sens vraiment que ça va décoller. J’y crois parce que je trouve qu’on a des bonnes tounes pis que l’énergie est partagée et palpable.

-Pis, à part de ça?


Bof, je mange trop de sel, je bois trop de bière, je fume trop de cigarettes, je fume trop de pot, j’écoute les frères Scott, je ne souris pas assez, pratique pas ni guitare ni chant, prend pas assez le temps, besoin d’un livre, besoin de yoga, trop peur de vivre, je le ferai même pas, trop peur de toute, j’arrive au boutte, au fond de mes bottes, sur le bord de la motte, parti ailleurs, revenir à l’heure… bull’s eye éparpillé et dard perdu. Veux-tu vraiment savoir ce qu’il y a à part de ça? Pas grand-chose mon vieux.

Mais au moins, je suis amoureux. Ma blonde est belle et blonde, on parle, on niaise, on vit. Dimanche, on est sorti du lit pis on est allé s’asseoir dehors avec une bière à la lime. On a passé la journée complète à l’extérieur. On a déjeuné des saucisses grillé sur le BBQ et des patates que j’avais fait sauter dans le beurre sur le rond annexe à mon BBQ. On a mangé dehors, on a joué de la guitare, on a écouté les Beatles, on est allé souper chez mon père, on a jasé avec ma sœur, on a regardé la game d’hockey pis, à la fin de la journée, on s’est couché tout nus pis on a fait l’amour.


En fait, c’est beaucoup plus que pas grand-chose, c’est tout!
jeudi 20 mai 2010
"Un jour, elle sera mienne. Oh oui, un jour, elle sera mienne!"

Gris d'être gris

vendredi 14 mai 2010
Avez-vous déjà ressenti cette dégradation du mental, la sensation de la personnalité qui s'estompe doucement, qui glisse vers le vide, ce vertigineux et écoeurant néant qui nous absorbera tous un jour ou l'autre, ciao bye le moi, la prise de conscience effrayante de l'éphémère, de l'illusoire et de l'inconnu, la mort?



-Ta gueule le philosophe! Tu me tape sur les rognons avec tes questions. Y faut pas parler de ces choses là, ça n'intéresse personne.



L'avez-vous entendu? Et oui, il me crie dessus depuis des années. Il me méprise et me déteste. Qui c'est? Je n'en sais rien mais je sais qu'il est confortablement installé dans le salon de mon être profond, ses bottes sales sur la table en verre déjà bien souillé de ma psyché.



Vendredi gris, je me griserai aussi, gris d'amour et d'alcool, d'amitié, de rock'n'roll.
jeudi 6 mai 2010
Ça y est, j’ai fait mon entrée dans le grand livre des visages, je suis baptisé .com, j’existe dans ce grand réseau social qui, je crois, est un peu malsain, un peu une perte de temps mais qui me fascine et qui fascine la planète entière depuis quelques années. Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours eue une réticence à suivre les grands courants, surtout ceux qui concernent l’internet. L’internet me fait peur. Ce n’est pas mon monde. Ça manque d’air, de bois et de verdure.


Bien oui, je me suis créer un profil Facebook. J’ai fait ça un peu pour le band, un peu pour moi en tant qu’auteur (diffusion plus large du Journal du bocal), et un peu pour moi en tant qu’humain curieux de savoir ce qui se trame derrière ce mur auquel se butent ceux qui ne sont pas inscrits, le tout pendant les quinze minutes d’avance que j’ai lorsque j’arrive au bureau pour profiter de la connexion internet. Mais qu’est-ce qu’on se dit réellement sur Facebook? Certe on retrouve des vieux amis d’enfance mais lorsqu’on peut communiquer avec toutes nos connaissances à travers le monde, qu’est-ce qu’on se dit? « je t’aime, je m’ennuie », « party en fin de semaine! », « hang over ce matin », « go habs go! », « aujourd’hui, j’ai arpenté le terrain d’un gars, y m’a donné du hasch et de l’ail des bois! ». Que sont les contacts visuels devenus? Où sont les sourires en mouvements et les souvenirs en suspends? Ils sont figés sur un écran, j’aime, je n’aime pas… commentez.

Non, pas très à l’aise. Sentiment de nudité et de faiblesse. J’ai toujours été différent, pas comme les autres pis là, je suis comme tout le monde. Mais je ne suis par très inquiet, je vais trouver le moyen de rester en marge. La remise en question, c’est un coup sur sûr pour être original. La liberté d’esprit, ça n’a jamais été très à la mode. Même que lorsqu’on en parle, souvent les gens ont un malaise et se mettent en colère. Mais sur internet, on a le droit de tout dire, splendeur et misère de la liberté totale d’expression. Sommes-nous prêt pour cette étape technologique, est-on assez mature pour gérer cette jungle foisonnante de puérilités? Laisseriez-vous vos enfants s’amuser avec des outils dangereux?


Nous ne sommes encore que des enfants, des tout petits mioches qui ne comprennent pas encore ce qui se passe avec leurs vies et leurs existences et on joue avec des bébelles qui nous rendent malades et qui bloque notre cheminement vers l’autonomie.

Elle coule, la rivière de mes idées, elle coule sur les touches de mon clavier et m’emporte sur ces accords de guitare acoustique aussi fluides que le passage des saisons. Voilà la vérité, les mouches noires sont sorties, j’en ai plein le nez mais je peux encore humer l’odeur de l’espoir et des chansons d’été. Même les nuages gris (de toute façon, moi aussi je suis gris) ne me cachent pas la vue asphyxiante du paysage global. Rock and roll boiteux qu’est notre présence sur scène jusqu’à présent. De drame en tragédies nous stagnons sur la case neutre de la stupidité de masse, nous planons en rase-motte de l’ignorance et de l’innocence en se souillant le moins possible de prises de conscience inutiles.
 

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