11 mars 2010 1h58 am

jeudi 11 mars 2010
(Matthieu)

Les phrases dans ma tête sont parties aussi vite qu'un chat qu'on surprend à fouiller sur le comptoir. De toute façon, mon couteau ne coupe même pas la surface de mon comptoir. J'ai la lame rouillée, je me plains de mon bain quotidien à l'abris du "rentre demain matin".

Allume une cigarette, prends une gorgée de bière, la lumière de ma jeunesse me tend des pièges. Je pof la vie trop vite en tétant le mégot de l'existence jusqu'au fond du cancer du poumon.

Greffière: V

10 mars 2010 23:30

mercredi 10 mars 2010
(Matthieu)

Crisse que je trouve ça cool de pouvoir m'installer devant un clavier pis taper, un peu saoul, en sachant que ça va être publié sur le site dès que j'aurai considéré que j'ai fait une bonne job! J'aime ça écrire mais des fois, le fait de ne pas être lu m'enlève toute motivation alors qu'en blogant, y a quand même une petite chance que quelqu'un lise mes trucs ne serait-ce que mes compagnons de blog et ma blonde et ça, ça me fait écrire plus et mieux.

Ceci étant dit, j'ai un ordinateur, une douze de Bleue Dry et ma petite pipe pour finir le fond de sac qu'y me reste alors aussi bien en profiter.

Lundi soir, le bocal a boucané, les cerveaux ont chauffés, les fuses ont sautées (le bocal, c'est notre local de pratique). Enregistrement de "Lyberium", une toune à mick inspirée du roman"Jonathan Levingston le goéland". On a fait des takes, on a eu des problèmes de latence avec l'ordi, on a finalement finit mais y'était presque une heure du matin. N'empêche que l'énergie était là. J'ai vraiment senti qu'on tenait quelque chose de gros, de bon, une bonne sauce riche mais qui tombe pas sur le coeur.

Je viens d'acheter le dernier disque de Damien Robitaille. Drôle de personnage, maintenant une ambiguïté entre l'humour et la poésie naïve-consciente, "y niaise-tu ou ben yé sérieux?". C'est une question assez comique je trouve, ça m'apparait même comme une fausse question. On s'en crisse! "T'aimes-tu ça ou ben t'aimes pas ça? Telle est la question".

Planons un peu.
Elle coule, elle flotte
mais j'ai perdu mes bottes
dans la glaise de l'illusion
dans la chair de mes frissons

vivons le rêve qu'est la vie
vivons la conscience saisie
buvons la bouette salie
buvons la jusqu'à la lie

Bleue Dry, Ô Bleue Dry, tu me saoule plus vite et avec une pof, tu me lévites

J'aimerais écrire une chansons. Écrire une chanson, c'est comme faire une peinture (bien que je ne connaisse rien en art visuel). On cherche à transmettre un sentiment mais le médium n'est pas le même.

J'ai l'impression que je dois vous quitter parce que j'ai dépassé la limite permise. allez, A+!

8 mars 2010 15:37

lundi 8 mars 2010
(Matthieu)

Les réflexions d'un chômeur II

Viens de finir de travailler, rentre encore demain pis une autre journée cette semaine, je sais pas quand. La douce idylle entre ma paresse et moi s'estompe lentement à travers les semaines et un jour, sans m'en rendre compte, je redeviendrai un travailleur. Double vie, hybride entre la géométrie plane appliquée et le rock'n'roll poétique, singulière petite dépression printanière, petites mésanges dont j'envie la liberté et l'insouciance, je fonde tous mes espoirs d'épanouissement, tous mes oeufs dans le même panier de musique, d'amitié et d'amour qu'est ma blonde et JCT 321.

On a installé notre poster d'Antoine Gratton dans le local. Il trône, crucifié sur son étoile de groove et de sincérité. J'ai bien hâte de te voir à nouveau rugir dans ta jungle, chasseur de moue armé d'un piano poilu, astre sur ton oeil déhanché nous mitraillant de rock pornographique. "Y m'rend fou ou ou!".

7 mars 2010 20:13

dimanche 7 mars 2010
(Matthieu)

Ouf! J'ai trop mangé, le bedon plomb, la panse pleine de pain de viande et de bière. Fin de semaine normale. Vendredi au bar La Centrale, une soirée au complet à m'extasier sur la beauté naturelle et sauvage de ma blonde. Long reflux de cheveux ondulés sur ses épaules de cuir, denim serré sur ses cuisses et troué sur sa fesse, le coin de ses lèvres qui se retrousse à la vue du diamant de la promesse.

Samedi plein de rayons et d'éclaboussures de joie. En soirée, doutes et questionnement sur certaines amitiés dont les fondations m'apparaissent d'un seul coup illusoires. M'en fout, les vraies amitiés n'ont pas besoin de fondations. Elles planent au dessus des ambiguïtés et des malentendus et ce sont elles qui nous font grandir.

Dimanche soir dans ma belle-famille. Matantes, cousines, brownies et jeu de carte. Juste hâte d'être chez nous avec ma femme, l'amour me rend asocial.

5 mars 2010 16:26

vendredi 5 mars 2010
(Matthieu)

Brise douce dans le village, joie qui pousse sur mon visage en paix,
partout l'printemps ensoleillé, chaque bord du pont les pieds encrés pour vrai
je sais pas si la fin du monde fait qu'on se rapproche, qu'on est moins croches mais...
t'es avec moé

Une brise de ma jeunesse m'a frôlé l'âme pendant que je marchais dans les petites rues du village. Des chiens qui jappent, les trucks de la municipalité qui roulent avec quatre gars dedans pour réparer les petits nids-de-poules, des odeurs de gazon dégelé mêlé à de la crotte de chien mais on aime ça parce que c'est le printemps.

Pris une grosse Molson Dry sur la terrasse de la Licorne en attendant que ma blonde finisse de travailler. En dedans, six clients assis au bar, des travailleurs, quatre gars, deux filles, presque tous dans la cinquantaine.

J'ai pris ma bouteille et je suis immédiatement sorti dehors. Assis, le soleil dans face (comme on le sent sur sa peau, le soleil de mars car il contraste avec l'air frais!), j'ai bu et j'ai fumé dans ma petite pipe. Il y avait un mur de brique mais y avait pas d'aspirant policier rentré dedans. Il y avait un gars, complètement lobotomisé par les ondes malsaines de son téléphone cellulaire. Il m'a demandé:"où t'habites, pour qui tu travailles?". J'ai dis:"Salut!".

Réflexion sur mes grands-parents, sur les générations, sur ceux qui ont vécu avant nous le même genre d'affaires mais pas dans les mêmes conditions. Aujourd'hui, même s'ils ont accompli de grandes choses, ils deviennent un genre de fardeau pour la société qu'ils ont eux même construit. J'ai pitié d'eux, moi aussi je vais être vieux pis ça va déja assez me faire chier que j'ai pas envie de me sentir de trop!

Printemps, sensation de déjà-vu, sensation d'être bien tout nu.

3 mars 2010 23h23

mercredi 3 mars 2010
(Nomis)
Ola les segnor et les savants souls
Eh oui, j'ai encore éclaté le piano
parsemé de en ''vous lisant''
...j'ai fucking trouvé ça beau
et je me demandais,...où suis-je
dans cette image que je voudrais me retrouver dedans?
et là, j'apparu
naturellement!

Ouf! un éclat de rire
me parsème les os
et ce de me sentir
confortable et nouveau
dans notre urne les gars j'sheer
sous la table du gâteau
petite pause
wait a minute
A+

3 mars 2010 17:23

(Matthieu)

En direct de la billeterie du théatre des quatres soeurs où y se passe des choses pas très catholiques mais extrèmement agréables, voici "Les réflexions d'un chômeur".

Aujourd'hui, on dit "assurance-emploi" mais tout le monde dit "chômage". Moi, ces temps-ci, je me sens comme du pouding. Je suis mou et j'ai le cerveau imbibé, caramélisé et plein de cassonade. Mon horaire est plus que flexible, elle est liquide. Pas évident de se discipliner quand ma job (celle que je m'impose), c'est d'écrire. Le chômage use l'homme mais le travail baillonne l'artiste. Je suis un artiste qui travaille son écriture, ayoye! J'ai la strap lousse!

1 mars 2010 23:55

lundi 1 mars 2010
(Matthieu)

Mick, t'as compris le gaz de l'affaire (l'essence). Je me sens un peu niaiseux de poétiser la situation d'en fin de semaine parce que tu l'as dit d'une des plus belle et plus précise façon de le faire. T'es un poète Man pis les poètes aujourd'hui ne savent plus pourquoi écrire. Nous , on le sait qu'écrire, ça sert à écrire pis rien d'autre. Tout ce que je peux faire, c'est d'essayer d'exprimer le façon dont je l'ai vécu.

J'étais nerveux. Nerveux comme un chihuahua qui se fait harceler par un jeune matou en rût. J'étais pas nerveux à cause de l'engagement. Je sais pas pourquoi mais j'ai toujours détesté l'engagement. Peut-être par peur, peut-être par fuite. N'empêche qu'avec Vaness, c'est vrai que je n'ai jamais ressentis le moindre doute. Avec Vaness, tout est différent. Je sais, ça fait cliché mais je m'en crisse. J'étais nerveux parce que je voulais que tout soit parfait, la toune, ma voix, mon sourire, son gâteau, ses cadeaux (en passant, j'ai demander ma blonde en fiancaille le jour de sa fête).

J'sais pas man, je suis saoul et en amour, rien pour rendre plus intelligent mais je m'en fout, J'aime mieux être heureux qu'intelligent! Les étoiles qui shinent, quel bruit y font ? Gling, gling gling. Pis moé, qu'este ce que je fais? Bzzzzzzzzzzzz! Ben oui, je dors, confortablement bandé, collé contre son cul d'une douceur obsédante.

-Vulgaire!
-Puritain!

Devinez qu'elle est l'isulte.

Finalement, tout s'est déroulé dans un plaisir qui dépassait mes attentes. Ma blonde, moi, tout le monde saoul, tout le monde gelé, un band, des guitares électriques, une bass, un drum, des moniteurs, tout était parfait!!! Voilà quoi!
 

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