Rose bleue

jeudi 8 avril 2010
Notre amour est une biche féline qui fuit le bonheur à grand galop d'effrois et de craintes. Il redoute les yeux du loup et les crocs de l'homme, tapit, oreilles surexcitées, dans sa tanière creusée à même la colère et l'indifférence. Prudemment taquin sous une lumière blanchissante, il gambade à travers le champ de mines des heures qui passent. Il rayonne, s'assombrit, éclate puis rayonne à nouveau. "Après la pluie vient le beau temps", après l'amour vient le néant. J'aime exister. J'aime vivre. Je t'aime à travers un sombre, puéril et archaïque fouillis de regret et de culpabilité.
Mais, tel une outarde sur la pointe du grand V, j'avance aveuglément, guidé par le magnétisme de ton coeur.
Mélodie de chair, beat de peau, rock érotique, un souffle en feed-back résonne et augmente, émanant de tes deux speakers qui m'hypnotise, doux et chaleureux. Mon volume grimpe jusqu'à la distorsion de mes sens qui pointent laser vers un frisson-vertige spirituel, une dépersonnalisation en tandem. Je me branche à toi et te fais l'oeuvre de ma vie soir après soir, l'ultime, la seule, comme si c'était la dernière (et en fait, elle l'est puisque chaque matin nappé de tes sourires onctueux est comme le début d'une nouvelle vie, un dessert cochon et crémeux de l'existence).
Elle se cure l'épiderme avec des fleurs et des chansons
me réveille au petit matin de ma vie
je l'étreins de gratitude, de désir et d'édredon
comme la paie d'un cycle fin béni

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